Un film de Gustaf Molander avec Mona Mårtenson, Louis Lerch, Sandra Milowanoff
En Italie, Angela (M. Mårtenson) quitte son couvent pour aller vivre chez sa tante Peppina (K. Swanstrom). L'époux de celle-ci, Giambastista veut abuser d'elle. Elle s'enfuit et va se réfugier chez le peintre, Frank Wood (L. Lerch)...
Ce film de Molander n'a vraiment pas grand'chose à voir avec le reste de la production Albatros. A part les capitaux français, ce film n'est en rien une production française. Et pour une production suèdoise, il est vraiment étrange de voir un film qui se déroule entièrement en Italie. Il semble d'ailleurs avoir été tourné dans le nord de l'Italie (région de lacs et de montagne). Le scénario est suffisamment mince pour pouvoir être résumé au dos d'un ticket de métro. Une jeune fille est amoureuse d'un homme ; celui-ci est marié mais ne lui a pas dit la vérité. En cette fin des années 20, le cinéma suèdois a été amputé de ses meilleurs éléments par Hollywood. Avec le départ de Stiller et de Sjöström, les deux plus grands metteurs en scène du pays, le cinéma suèdois doit se rabattre sur les quelques bons faiseurs restants. Gustaf Molander a été le scénariste de Stiller et Sjöström pour leurs plus grands films: Herr Arnes Pengar (Le Trésor d'Arne, 1919) et Terje Vigen (1917). On aurait pu attendre de lui un scénario plus intéressant que celui de Förseglade Läppar (qui n'est pas de lui, il est vrai). En terme de mise en scène, on a affaire à un film sans grande originalité, qui utilise beaucoup les gros plans. A la fin des années 20, le cinéma muet est à son apogée. Mais, en Suède, on constate une régression certaine par rapport aux chefs d'oeuvres des années 10. Molander apparaît ici très en retrait par rapport au cinéma contemporain de 1927. L'héroïne interprétée par Mona Mårtenson a un certain charme, mais le personage ne se développe jamais, de même Louis Lerch, le peintre anglais qui reste un amoureux transi sans grande consistance. Sandra Milowanoff n'a qu'une seule scène où elle se suicide en découvrant que son époux ne l'aime plus. Un rôle vraiment sacrifié. On ne peut guère sauver de ce film que les paysages italiens qui lui évitent la claustrophobie du studio. Mais, nous sommes très loin de Sunrise quant aux personnages et aux mouvements de caméra. Karol Beffa a accompagné au piano le film. En fait, je devrais dire qu'il a joué une musique d'ambiance pour le film sans vraiment l'accompagner. Cet excellent concertiste classique ne semble pas être rompu au métier d'accompagnateur. S'il y a une part d'improvisation, il y a aussi un métier à acquérir qui passe par une connaissance approfondie du cinéma. Et faire de l'accompagnement de temps en temps ne permet pas de le connaître.
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